Évènement

Les César s’invitent à Paris 1 Panthéon-Sorbonne

En mars dernier, le réalisateur et la productrice de Chien de la casse, film doublement récompensé lors de la 49e cérémonie des César, ont partagé l’expérience de leur profession respective à l’occasion d’une rencontre avec les étudiants en cinéma de l’université. Cette master class s’est déroulée dans le cadre d’un cycle de conférences dédié aux métiers du cinéma.

Guider les cinéastes de demain

Jeudi 7 mars, 19 h 30. L’amphithéâtre du centre Saint-Charles fait salle comble : étudiantes et étudiants se sont donné rendez-vous en nombre pour assister à la master class de cinéma donnée par Jean-Baptiste Durand et Anaïs Bertrand. Quelques semaines plus tôt, le réalisateur et la productrice remportaient le César du meilleur premier film pour Chien de la casse.

Pendant près de deux heures, les deux professionnels ont répondu aux questions des étudiants désireux d’apprendre : comment faire financer son premier film ? Que faire en cas d’imprévu lors d’un tournage ? Comment enrichir son parcours de cinéaste en parallèle des cours ?

Formé aux Beaux-Arts, Jean-Baptiste Durand souligne l’importance de l’enrichissement personnel dans la formation d’un cinéaste. ”Écouter les cinéastes parler, lire des livres et des critiques, aller sur des plateaux... C’est tout cela qui constitue mon parcours.” Un parcours nullement tracé d’avance puisque le réalisateur ne se destinait pas à exercer ce métier. “Si j’ai eu un rêve, c’était de devenir footballeur, puis peintre. Ensuite, j’ai découvert les films. La cinéphilie est venue après”, confie-t-il.

Pour Anaïs Bertrand, productrice de Chien de la casse, la curiosité est une qualité cruciale pour travailler dans le secteur du cinéma. Rester conscient des réalités du milieu l’est tout autant : c’est d’ailleurs ce qui l’a motivée à partager ses connaissances à l’occasion de cette master class : “J’aime beaucoup transmettre et donner des conseils aux étudiants pour qu’ils ne répètent pas les mêmes erreurs que j’ai pu faire. Je trouve cela important de balayer les fantasmes qui pourraient être faits d’un métier et de les responsabiliser quant à leurs futurs choix professionnels.”

Le contrechamp des possibles

Pour cette cinquième séance de l’année, Caroline San Martin, maîtresse de conférences en écriture et pratiques cinématographiques et organisatrice de ces rendez-vous mensuels a fait le choix d’inviter le duo de cinéastes à l’origine du film qui suit deux amis d’enfance en milieu rural. “Il s'avère que je connais et suis le travail de Jean-Baptiste Durand depuis longtemps. J'étais au comité de sélection du festival Tous Courts d'Aix-en-Provence quand l’un de ses premiers courts métrages, Il venait de Roumanie, a été sélectionné. Le film était alors déjà produit par Anaïs Bertrand chez Insolence Production.

Depuis cinq ans, la responsable des enseignements pratiques de la licence de cinéma et de la double licence cinéma-gestion orchestre ces rencontres entre étudiants et professionnels du milieu. “Ce qui m'intéresse dans les master classes que nous organisons avec les étudiantes et étudiants de la licence cinéma de l'École des arts de la Sorbonne, c'est de faire connaître des métiers mais aussi de découvrir et de suivre le travail de jeunes cinéastes. Bien sûr, les master classes peuvent leur permettre d'avoir des contacts pour des stages. Mais cela leur permet aussi de découvrir des métiers auxquels ils ne pensent pas forcément quand ils débutent leurs études”, précise-t-elle.

François, étudiant en première année de licence de cinéma, évoque ces moments d’échange comme une source d’informations sur la réalité des métiers du cinéma. “C’est la première fois que je viens à ces master classes. On apprend beaucoup de choses, notamment au niveau professionnel, comme la production ou la direction d’acteurs”, confirme-t-il. Des rencontres qui se révèlent complémentaires aux cours dispensés au sein de sa licence de cinéma. “C’est très concret. On apprend des choses qu’on ne voit pas forcément en cours. Pour le moment, je souhaite être scénariste.

Les rencontres se poursuivront à la rentrée prochaine. “Nous avons reçu Emma Benestan pour Fragile en 2021. L'année prochaine, elle viendra, je l'espère, présenter son second long métrage, Animale, sélectionné pour la Semaine de la Critique du Festival de Cannes 2024", indique Caroline San Martin. Avec un programme de nouvelles master classes déjà en construction, les étudiantes et étudiants devraient avoir toutes les cartes en main pour mener à bien leurs projets cinématographiques.